Vivre dans l’espace c’est bizarre. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’on vit dans une boite de conserve ! Où que vous allez ce n’est que grands murs de fer et atmosphère froide. Depuis mon deuxième réveil - celui après l’accident où j’ai vu une fille mourir devant moi et que j’ai moi-même failli y rester- je n’ai fait que de chercher un coin moins… glauque et inhumain. Heureusement dans ce géant d’acier il y avait des panneaux -ou plutôt des logos -, sinon ça deviendrai compliqué de se repérer...

Le premier endroit que j'ai visité se trouvait au même niveau que l'infirmerie où je mettais réveiller en présence d'un homme un peu attardé à mon gout. Cet endroit n'était pas joyeux. il semblait séparé en deux espaces. Le premier, était l'endroit où je m'étais réveiller donc la clinique/infirmerie, je ne m'y suis pas attardé, trop de mauvais souvenirs de mon premier réveil. J'ai juste puis apercevoir quelque chose qui ressemblait à un laboratoire mais je n'ai pas été vérifié. Ensuite le second comment dire... je n’ai rien à y faire, ça ressemblait à une tour de contrôle. Je n'y suis pas resté assez longtemps pour explorer, ce genre d'endroit très peu pour moi !

Je suis ensuite descendu d'un étage. Et là c’était à mon goût ! J'y suis resté plus longtemps. Cet étage était divisé en 2 parties.
Dans la première, il y avait une cafétéria. Ayant eu une petite faim, j'ai cherché de la nourriture et j'ai trouvé un robot faisant des plats à la demandé. J'ai donc gouté à sa nourriture qui était passable, sans plus. Je devrai peut être me mettre à  la cuisine mais … flemmard que je suis j’attendrai un autre moment pour m’y mettre.
La salle à côté, c’était quelque chose d’énorme ! Avec écran plat et géant et plein d’autre chose gadget pour se détendre et se relaxer. Un petit paradis. Je passerai surement beaucoup de temps là-bas à lézarder.
Sinon la troisième la salle était une salle de sport... bah c'est pas quelque chose pour moi j’aime mon corps comme il est, pas beaucoup de muscle mais pas un gros ventre ou un corps de gringalé. Donc la salle de sport ça sera pour un autre moment.
Une autre pièce qui m’a fasciné était la dernière. Elle était remplie d’œuvres d’art, de livres mais surtout d’instrument de musique ! Il y avait un magnifique piano, des guitares, des saxophones et encore plein d’autres. Je ne sais pas pour quelle raison mais tous ces instruments m’intriguaient et c’était comme s’ils m’appelaient. J'y restais un moment pour contempler le spectacle avant de partir, ce n’était pas ce genre de pièce que je voulais trouver pour l’instant, j’y retournerai quand j’aurai trouvé l’endroit que je voulais.
A ce même étage, il y avait une autre partie, mais le logo semblait indiquer des chambres. Je n'y suis donc pas allé.

En descendant encore d'un étage, je reconnu un peu le lieu. Après avoir commencé à exploré, je me retrouvais devant la salle de mon réveil, le premier et catastrophique. Ne voulait pas me remémorer la jeune femme blonde, mort à ce moment, je me mis à courir sans me soucier du chemin.

Et c’est grâce à cette course que je trouvais mon bonheur. Il y avait une énorme serre juste devant moi. C’était de la verdure ! Oui, vous avez bien entendu ! De la V-E-R-D-U-R-E ! Ce fut l’endroit parfait. Un petit peu magique quand on se rend compte qu’on est dans l’espace. Mais c’était réel !
J’entrai donc dans cette endroit vert et pure. Il semblait super pour se relaxer et oublier, c'était l’endroit que je cherchais depuis des heures à explorer le vaisseau. Après une longue inspiration revigorante, j'explorais la serre. Cette dernière était remplie de milliers de plantes. Tant de verdure dans une boite en fer étant, selon moi, un exploit j’en remerciais intérieurement les personnes ayant construit le vaisseau. Je ne pense pas avoir était membre de quelques associations écologiques dans mon passé mais dans le contexte actuel, un peu de verdure ne faisait pas de mal.
Je commençais donc à faire le tour de ce petit paradis, voulant l’explorer un maximum. Mais il était tellement vaste que je décidais de m’asseoir un moment sous un grand arbre ressemblant à un magnolia. Je fermais les yeux et tentais de me relaxer en posant ma tête contre le tronc de l’arbre.

Le vide puis la lumière. C'est l'impression que ça t'as fait quand tu t'es réveillée. La lumière puis un énorme trou noir. C'est ce que tu as ressenti tout de suite après. Aucun souvenir. Rien. Même pas ton prénom. Seulement ce numéro qui es inscrit sur une étiquette AL-365. Cool. On va dire Al pour les intimes, parce que 365 c'est pas très sexy en fait. Tu n'es pas restée avec les autres quand tu t'es réveillée. Tu as entendu l'IA prononcer son message, tu es restée un instant allongée, tu avais des vertiges, la nausée, essayer de te lever comme les autres pour te donner en spectacle n'étais même pas négociable pour toi. Tu restas donc allongé comme cela un long moment, observant le plafond métallique de la salle où tu te trouvais. Au bout d'un moment, tu t'es même rendormie, pour te réveiller plus tard. Tu ne sais pas combien de temps a passé depuis que tu t'es endormie, mais il n'y avait plus personne. Seulement toi dans une casaque blanche, tu es très mal à l'aise dedans. C'est trop court, trop voyant. Tu te sens nue, transparente. Au fond de toi, une petite voix te dit que ce n'est pas du tout ton style. Tu te lèves, tu sors de la pièce et tu ne croises personne dans les couloirs, heureusement. S'il y a bien une chose dont tu es sûre c'est que tu ne veux pas croiser la moindre personne pour le moment.

Après avoir erré dans le vaisseau un petit moment, tu finis par trouver des vêtements dans une chambre. Un pull à capuche trop grand et un pantalon trop large. Parfait. Exactement ce qu'il te faut. Tu troques donc ta casaque contre ces vêtements trop grand, tu te regardes dans une glace qu'il y avait sur l'un des murs de la pièce. C'est comme si tu découvrais ton corps pour la première fois. C'est le tien, mais tu ne t'en souviens pas, tu ne te vois plus. Tu es fine, voir même maigre, avec très peu de formes. Si tu n'avais pas tes cheveux long, on pourrait te prendre pour un homme et avec la capuche sur la tête, on le pouvait vraiment. Ton regard ferait peur à n'importe qui, tu sembles froide et impénétrable. Pourtant au fond de toi tu te sens perdue, désorientée et sans but. Tu as la tête pleine de questions. Pourquoi t'es-tu réveillée de ta cryogénie ? Pourquoi tu n'as plus aucun souvenir ? Pourquoi faut-il que ça t'arrive à toi.

Tu détournes les yeux de la glace, comme si la vue de toi même t'étais insupportable. Tu te sens étrangère, tu ne sais pas qui tu es, mais tu es cette personne pourtant. Tu sors de la pièce en courant. Tu as peur. Peur de ce qu'il t'arrive. Peur de ne plus te rappeler qui tu es. Peur de finir coincer dans cette coque métallique pour toujours. Tu ne regardes pas où tu vas. Tu fuis. C'est tout. Ça te suffit. Mais après quelques minutes de course tu t'essouffles, ton corps s'écroule, tu te retrouves à genou essayant te reprendre une respiration normale. Ton cœur bat fort dans ta poitrine et l'angoisse ne t'aide pas à calmer cette crise. Tu cherches à te calmer, tu imagines quelque chose d'apaisant, mais tu ne sais pas ce qui t'apaises en fait. Tu fais le vide dans ta tête et tu te forces à ne penser à rien, et tu finis par réussir à respirer à peu près normalement de nouveau après quelques minutes.

Tu te relèves et tu tousses un peu. Tu as besoin d'air frais, dans ces couloirs métallique il t'est impossible d'aller mieux. Tu ne veux pas aller dans la clinique du vaisseau. Il y aura quelqu'un. C'est sûr. Et toi, tu ne veux voir personne. Ta deuxième solution est donc l'oxygénarium, parce que tu sais qu'il y a toujours un oxygénarium sur ce genre de vaisseau et tu sais que là-bas l'air sera plus frais. Exactement ce dont tu as besoin pour te calmer. Tu le trouves assez facilement. Tu pénètres dans cet endroit qui te semble magique. Les arbres, le vert, l'oxygène, rien de mieux pour reprendre ses esprits. Tu t'étires et pour la première fois depuis ton réveil tu te sens détendue... Jusqu'à ce que tu butes dans une racine. Enfin c'est ce que tu pensais jusqu'à ce que tu baisses la tête et remarque que la racine qui a failli te faire tomber se trouve être une jambe. Et qui dit jambe dit corps, qui dit corps dit être humain, qui dit être humain dit une personne à qui parler. C'est vraiment pas ton jour en fait.

« Pardon »

Etre assis là dans cette serre était confortable et reposant. J’en oubliais presque tout ce que j’avais vécu depuis mon réveil de cryogénie. Profitant de cette quiétude, j’essayais de me souvenir de mon passé. Quel était mon vrai nom ? Parce que NS ne pouvez en aucun cas être un prénom ou un nom, cela serait trop étrange. On dirait plus une sorte de nom de code plutôt que le nom que des parents donneraient à leurs enfants… De quel endroit pouvais-je venir ? Je n’avais aucun indice, aucun sentiment qu’un souvenir était en train de pointer un bout de son nez, rien. Quel âge avais-je ? En m’ayant observé tant bien que mal sans glace, je pouvais dire que j’ai jeune, mais quel âge exactement, aucune idée. Il y avait encore plein de question en suspens dans mon esprit mais quelque chose venait de me heurter, je ne pus continuer à réfléchir.

Déséquilibré, j’ouvris soudain les yeux et cherchais ce qui venait de trébucher sur mes jambes. Je découvris une personne en face de moi. Elle était habillée avec un pantalon et un sweat à capuche qui semblaient trop grand pour elle. Ces cheveux étaient courts et elle m’avait l’air froide. Je devais peut-être utiliser « il » pour parler de cette personne car son apparence androgyne ne permettait pas de savoir si c’était une femme ou un homme. Et tout cas cette personne venait de briser me quiétude. Je n’étais pas chanceux en ce moment. En plus cette personne avait réussi à obtenir des vêtements alors que j’étais encore avec ma tenue d’hôpital qui avait couvert ma nudité depuis mon réveil. Où avait-elle trouvé ces habits ?   Mais avant que je puisse poser la question, androgyne (cela serait son surnom) prononça quelque chose dans une langue qui m’était inconnu.

Soupirant, je me relevais. Comment allait-on réussir à se comprendre si on ne parlait pas la même langue ? Des signes ? Des dessins ? Des mimes ? Ça allait surement être comique mais je me lançais. Première chose à faire, montrer qu’on ne lui en veut pas de nous être rentré dedans. Je souris donc et lui dit en anglais:
- Salut, tu ne t’es pas fait mal ?
Elle comprendrait peut-être qu’on ne parlait pas la même langue et m’aiderait dans cette délicate situation ?

Honnêtement, tu demandes ce que tu as fait pour te retrouver dans cette galère. Ce vaisseau, ce réveil, tes souvenirs... Pourquoi est-ce que tout cela t'arrivait. Pourquoi tout te semble étranger. Pourquoi tu ne peux pas te souvenir d'un simple prénom. Néanmoins il y a des choses que tu sais, tu n'aimes pas trop parler, ça c'est certain, tu n'aimes pas trop interagir avec les autres et tu n'aimes pas qu'on t'observe. Tu avais fait tout ce chemin dans l'oxygénarium exprès pour ne voir personne, tu mettais un pied dedans et il y avait quelqu'un. Tu trouves que tu n'as pas de chance quand même. La probabilité qu'il y ait quelqu'un ici était faible. Tu le sais. Mais apparemment une entité supérieur avait décidé de te contrarier dans tout aujourd'hui. Mais après tout, peut-être que ce n'est pas plus mal de tomber sur quelqu'un, peut-être qu'il a des réponses lui, peut-être qu'il sait quelque chose. Ça se trouve tu le connais et tu ne t'en souviens même pas.

Tu baisses les yeux et regardes plus attentivement la personne que tu avais bousculé. Tu découvrais un jeune homme blond, il ne te semble pas méchant, encore dans sa tenu hospitalière, il n'avait pas eu la chance de trouver des vêtements comme toi. Il te sourit et ne semble pas ennuyé par la bousculade. Mais c'est alors qu'il se met à te parler dans une langue différente, une langue que tu semble connaître, mais dont tu ne te souviens plus du nom. Tu comprends ce qu'il te demande, tu penses avoir compris en tout cas. Et tu réponds dans cette langue approximativement :

« ça va. Je me pas fais mal. Et toi ? »

Tu n'aimais pas particulièrement parler de manière général, alors dans une langue, que tu sais, n'est pas ta langue maternelle, l'expression est plutôt rude. Mais tu comprends quand même, c'est déjà ça. Tu t'accroupis pour être à sa hauteur. Tu l'observe, silencieuse, le regard neutre. Tu ne souris pas, tu pourrais presque lui faire peur comme ça, mais tu ne t'en rends pas compte. Tu finis par lâcher difficilement, après de longues minutes de réflexions pour pouvoir faire une phrase compréhensible.

« Sais-tu ce qu'il se passe ? »