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 Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE

Norbert Elias [AX-821]
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MessageSujet: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 1:33



Le premier jour du reste de ta VIE.

Le silence était si pénétrant qu'il lui semblait qu'un vacarme inimaginable, concert improvisé, prenait place dans son esprit. Il fait noir, si noir. Et la douleur est lancinante. Si elle touche d'abord le crâne, en un éclair, il semblerait que la foudre traverse tout ses membres. Il n'a pas envie de se réveiller, il a l'air de faire froid ce matin, bien trop froid. Un froid qui fait mal, qui brûle chacun de ses membres et calcine ses orteils ainsi que le bout de ses doigts. Il fait si noir. C'est que ses paupières sont encore closes, ses longs cils noir immobiles alors que sa poitrine se soulève avec difficulté. Comme une toute première bouffée d'air. Il ne comprend pas, mais étrangement il n'a pas l'air d'avoir envie de comprendre. Il entend de loin, une voix artificielle. Mais il ne l'écoute pas. Il ne veut pas se réveiller. Peut-être a-t-il fait un rêve agréable ? En tout cas, la perspective de sortir de cette transe, douloureuse et réconfortante à la fois, ne lui plaît guère. Pourtant, il semble y avoir du bruit autour de lui, il le perçoit sans trop s'y attarder. Et la voix, encore cette voix.

Il fallut du temps, une minute, puis deux, et enfin trois, quatre, cinq. Les cils s'agitent près de la peau pâle. Une paupière tressaille légèrement, avant de s'ouvrir avec timidité. Elle s'y prend à plusieurs reprises puis enfin, victoire. Sa jumelle entreprend le même effort. Les yeux sont ouverts mais l'esprit ne veut toujours pas se réveiller. Il va falloir pourtant, il n'a pas vraiment le choix, la voix le pousse à sortir de là. Qu'observe-t-il ? Du noir. Puis du gris. Et quelques couleurs, très légères, nuancées. Il n'est pas sur de ce qu'il voit. Est-ce vraiment du bleu ? Ou plutôt du violet ? On dirait des néons. Quand il s'attarde trop longtemps sur eux, il souffre. Ça l’agace. Premier ressenti, premier sentiment. De l’agacement. Face à quoi ? Sa propre faiblesse semblerait-il. Il sent encore cette affreuse barre de fer qui lui traverse le crâne. Une barre de fer ? Son bras droit se redresse, trop vite. Il tremble. Cependant la main arrive à atteindre sa tête. Ses cheveux sont doux. Et il n'y a pas d'acier contre sa tempe, la barre n'est que mentale. Ça passera. Ou du moins il l'espère. L'espoir.

Peu à peu, les muscles se délient, les membres s'agitent. Il agite les orteils, tous en même temps, puis un par un. Il cligne des yeux. S'humidifie les lèvres. Sa gorge est sèche, il sait qu'il doit se lever. Bien. Il sait aussi que se redresser ne va pas lui faire du bien et ça l'importe peu. Il prend un appui, fragile, sur sa main gauche, puis s'assoit. La pièce, le support sur lequel il se tient, il ne les vois pas. Il est occupé à observer ses mains, il y a de légères coupures sur ses doigts calleux. Pourtant il a l'air propre. Il repasse sa dextre dans ses cheveux, il en aime le contact. Doux, si doux. Il respire plus tranquillement. Le mal de crâne semble s'évaporer, peu à peu. Il fait craquer son cou, aime le bruit et fait de même avec ses doigts, ses poignets. Il s'observe une fois de plus, une blouse blanche. Intéressant. Il sait que ce n'est pas à lui, le ressenti ne laisse pas de place au doute. Il y a quelque chose, là. Un badge ? AX-821 ? Qui c'est ? Lui ? Il ne sait pas. Il aimerait savoir, ça l'agace, comme une petite aiguille qui viendrait le piquer, juste pour l'embêter. Encore une fois, cette frustration. Malgré tout, elle fait acte de moteur. Il fait un effort. Il est dans un caisson, du moins il semblerait.

Il pose ses yeux autour de lui, scrute la pièce à présent, assit bêtement dans ce lit froid. Il n'a toujours pas écouté la voix, maintenant il l'entend, veut bien l'entendre. Cryogénie ? Une pulsion, un peu de colère. Puis le calme plat. Il y a d'autres personnes ici, qui sont-elles ? Il doit savoir. Il s'extirpe alors de sa couchette, manque de tomber alors que ses pieds nus touchent le sol. Il se rattrape alors, recouvre l'équilibre, puis décide d'attendre. Peut-être que quelqu'un prendra la parole ?
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeLun 23 Juin 2014 - 21:03



      


C’est une sensation agréable, ce vide auquel elle a l'impression d’appartenir. C’est un sommeil sans rêve dont elle n’a pas conscience, mais c’est à peine si elle a conscience de sa propre existence. Son esprit est dans le vide et elle-même appartient à ce néant. Elle ne sent rien, elle ne craint rien, elle s’est même oubliée. Tout est calme, tout est sérénité, tout est repos.
Puis subitement, elle a la sensation que ce vide l’aspire, elle se sent tomber, elle sent la peur qui lui arrache la peau, elle se sent instinctivement en danger. Ses paupières s’ouvrent dans l’affolement et les faibles lumières au-dessus de sa tête parviennent à lui griller les rétines. Son cœur bat si fort, elle a l’impression qu’il va lui briser les côtes. Elle clôt ses paupières, les presse de toutes ses forces, espère retourner à son sommeil primaire, prie pour que cette douleur disparaisse. Cela ne pouvait pas arriver, cela ne devait pas arriver.
Par réflexe, elle ouvre la bouche, tente d’inspirer une grande bouffée d’air mais rien ne lui vient. L’air ne vient pas malgré ses efforts, il reste bloqué. Elle cherche, inspire autant qu’elle le peut, l’air ne lui emplit toujours pas les poumons et son cœur continue à battre à lui en déchirer la poitrine. C’est comme si on appuyait un coussin sur son visage.
Alors c’est l’angoisse. Ses poumons se serrent, sa gorge est comme écrasée. Elle se noie, ou du moins en a-t-elle l’impression. Son corps affolé s’agite, ses mains hystériques cherchent une issue, se tendent et se cognent aux parois de la capsule. Elle est comme un insecte enfermé dans un bocal, misérable et ridicule, en cherchant une issue elle s’écrase contre les limites de sa prison. Et elle ne respire toujours pas, elle continue de se noyer dans cet espace confiné, sans échappatoire. Je vais mourir, et cette pensée lui est insupportable. Elle s’agite davantage, elle ne réfléchit pas, elle cherche à respirer, à vivre. Elle aurait crié, si elle l’avait pu.
Elle ne sait comment elle a finalement réussi à sortir. Elle ne s’est pas rendue compte que la paroi invisible s’était retirée. Dans son agitation, elle a roulé de son lit et est tombée à côté. Ses genoux sont les premiers à toucher le sol. Elle se les érafle dans sa chute. Les deux. Mais c’est tout juste si elle remarque la douleur. Ses mains s’écrasent aussi par terre, mais moins violemment, elle ne se les blesse pas. Elle sent à présent à quel point le sol en dessous d’elle est froid, désagréable. Immédiatement, elle regrette son cocon chaud, son sommeil doux et sans crainte.
Elle sent toujours son cœur battre à tout rompre, mais cette fois-ci la situation est différente. Elle respire. Elle vit. Elle a émergée. Elle a réussi.
Mais c’est une piètre victoire, elle n’est pas plus avancée. Elle ignore toujours où elle est. Elle a ouvert les yeux mais tout autour d’elle est si flou, elle ne distingue rien. Est-ce un rêve ? Non, la pression qu’elle sent sur ses poumons est trop étouffante, trop réelle. Elle a presque envie de vomir. Ses mains se crispent et elle enfonce ses ongles dans sa paume. Elle respire d’abord précipitamment, à grandes inspirations. Elle sent cet air l’envahir, cet air qu’elle a tant cherché, et il est son premier réconfort. La pression sur ses poumons s’apaise. Elle se calme doucement. Elle décide alors de contrôler son souffle. Ses inspirations se font plus douces et plus profondes.
Elle se rend compte alors qu’elle est tremblante. Son angoisse la quitte petit à petit. Sa vue, elle, lui revient progressivement et, alors qu’elle se concentre sur sa respiration, elle commence à mieux distinguer les formes et leurs contours. Elle tente de se lever, mais ses jambes n’ont pas la force de la soutenir. Elle lève sa main, cherche un support, tâtonne et touche finalement son lit. Elle prend appui dessus pour se relever. Elle tremble tellement, elle craint la chute. Elle pose ses deux coudes sur son lit, elle s’y agrippe fermement puisqu’elle comprend que ses jambes tremblantes ne lui permettent pas de rester debout. Ses yeux sont fixés sur le lit, la seule chose qu’elle voit clairement. Elle n’essaye pas de regarder la salle, pas encore. Une voix se fait entendre, assourdissante. Mais elle ne la comprend pas. Elle tremble toujours. Elle n’ira pas bien loin, dans cet état.

- Il y a quelqu’un ? appelle-t-elle fébrilement.

Elle entend le lointain écho d’autres voix humaines. Elle se sait entourée d’autres personnes. Elle se demande s’ils sont dans le même état qu’elle.

- S’il-vous-plait. Aidez-moi. Quelqu’un.

Elle se sent ridicule à appeler comme ça, comme une enfant en quête de sa mère. Elle se sent fragile. Et, étrangement, cela lui fait horreur.




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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeLun 23 Juin 2014 - 22:32



Le premier jour du reste de ta VIE.

Prendre pied avec la réalité est plus dur qu'il n'y paraît. Surtout quand on ne peut que difficilement différencier le réel du rêve. Cet éveil n'était pas définitif, et décidément pas terminé. Redevenir soi allez être bien plus compliqué que tout ce que Norbert avait fait dans sa vie. Cependant, ça, il ne le savait pas encore. Pour l'instant, il se contente d'essayer de survivre, appuyé contre ce qui avait été son ''lit'' ou quelque chose de semblable. Ses jambes sont fragiles, elles tremblent quand il s'appuie un peu trop sur elles. Il ne sait pas comment faire, comment se redresser. Il ne sait pas qui il est et pourtant son identité est la dernière de ses préoccupations. Pour l'instant, il veut simplement se tenir debout, marcher, se prouver à lui-même qu'il est encore vivant, que tout cela n'est pas qu'un cauchemar. Il hésite même à se pincer, mais il se retient. Il regarde encore ses mains, il ne sait même pas si elles lui appartiennent. Tout lui semble étranger. C'est une sensation … qu'il ne peut qualifier. Elle est dérangeante, mais pas uniquement. C'est un peu plus que ça, mais il ne peut mettre le doigt dessus.

Recroquevillé à son premier geste, il finit par se délier. Il prend de la grandeur en se tenant droit. Il se retourne, il semblerait que ses jambes fonctionnent encore. Il voit des gens tout autour. Cependant, il ne peut pas les observer, il n'arrive pas à se concentrer il ne peut tout simplement pas, son esprit semble vide, blanc. Il cherche un refuge, un confort. Il se dit qu'il ferait mieux de rentrer dans son cocon, mais en se retournant, il comprend qu'il ne faut pas. Ce n'est pas bien. Ce serait … lâche ? Oui, c'est ça, lâche. Il ne sait pas exactement ce que ça signifie, car il est encore perdu dans les méandres de son esprit, cependant il est persuadé qu'il ne veut pas être un homme de cette nature. Un homme lâche. Alors il se force, essaye de se concentrer sur le monde extérieur. C'est difficile, terriblement. Un essai, un échec, mais il se force à réessayer, encore et encore. Comme un enfant qui doit faire entrer le bout de plastique triangulaire dans l'endroit qui convient. Il a les pièces mais ne sait pas encore très bien comment les manipuler. Il entend des bourdonnements à l’intérieur de son crâne, et quelques fois encore, la douleur vient lui frapper les tempes.

C'est alors qu'il l'entend. Non loin de lui. Une voix. Elle dit quelque chose, mais il ne comprend pas. Il ne comprend absolument pas. Les mots ou plutôt les sons viennent s'échouer contre son front sans qu'il ne puisse en capter l'essence. Cependant, ils lui fournisse un point de repère. Il arrive un peu plus à se concentrer, à se focaliser sur cette voix. Instinctivement, il se tourne vers l'endroit d’où elle vient. Un léger tournis qui passe de plus en plus vite. Il la voit alors. Une femme, blonde. Dans une blouse aussi blanche que la sienne. Elle est recroquevillée, comme lui auparavant. Il penche sa tête sur le coté droit, ses cheveux viennent caresser son cou, il en aime le contact, à nouveau. Elle émet des sons, elle parle. Mais il ne comprend pas. Ce n'est pas sa langue. Malgré tout, il capte le sens. La tonalité est faible, sa position équivoque. Elle souffre. En tout cas, c'est ce qu'il pense. Il n’hésite que peu de temps, il veut l'aider. Pourtant, cela ne lui semble pas ...naturel. Pas naturel mais évident. C'est étrange, il ne se rappelle plus. Il ne sait pas comment agir. Mais son corps décide à sa place.

Un pas, puis deux. Il vacille. Ses mains sont attirées par le sol. Ce tournis, encore. Il se relève aussi vite qu'il le peut et continue sa dure traversée. Plus ses pieds foulent le sol, plus il prend confiance en lui. Il ne retombe pas, bien que son trajet soit caractérisé par plusieurs mouvements de balancier. Enfin il arrive à son but. La jeune femme, elle est toujours là. Il sait qu'il veut l'aider. Hésite. Comment faire. Il arrive à coter d'elle, effleure son épaule de sa main, en un geste qui se veut réconfortant.

▬ T.. Tout va bien.

Il se racle la gorge, dieu que ça fait mal. Il a soif mais il oublie. Il ne se rend même pas compte qu'il a parlé. Il attrape l'une des mains de la jeune femme et y lie la sienne. Il pose ensuite sa jumelle sur le bas de son dos et l'aide à se redresser. C'est étrange, cette position. On dirait qu'ils dansent. C'est alors qu'il voit son visage et ses yeux bleu. Ils ne lui disent rien. Ça le désespère. Mais tant pis. Il s'est engagé sur cette pente glissante. Maintenant il se doit de rester là, de l'aider. Elle peine mais il sait qu'elle deviendra plus forte. Il a l'impression d'assister à une naissance. Tout comme il avait eu l'impression de naître. De renaître.
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeMar 24 Juin 2014 - 11:06



      


Le lit est froid, son contact lui paraît aussi dur et désagréable que celui du sol. Elle comprend immédiatement –naturellement ? – qu’elle a perdu son refuge, qu’elle ne retrouvera jamais ce sommeil tranquille. Elle devra affronter ce nouveau monde, froid, assourdissant et douloureux. A cette idée, elle a presque envie de pleurer.
Les autres pleurent aussi. Du moins quelques uns. Elle n’ose toujours pas regarder leurs visages, elle attend que sa vue soit plus correcte, mais elle entend de lointains sanglots. C’est rassurant en un sens, de savoir que l’on n’est pas seul à souffrir.
Elle se redresse, tente quelques pas, toujours agrippée au drap de son lit. Mais elle est encore faible, elle manque de tomber. Elle s’accroche plus fermement, se recroqueville presque au-dessus de son support. Son souffle s’est stabilisé, son cœur s’est calmé. Elle n’a plus qu’une peur maintenant : tomber.
Elle n’a rien d’autre à faire, si ce n’est attendre que ses jambes reprennent des forces pour la mener ailleurs, parcourir ce monde qu’elle n’a jamais demandé à voir. Elle porte son attention sur elle-même. Des mèches blondes tombent devant ses yeux, elle les dégage d’un revers de la tête. Elle observe ses mains, ces mains fragiles désespérément agrippées à son lit, plus en quête d’un réconfort que d’un support pour ne pas tomber. Elles sont faibles, ces mains. Pâles et fluettes, elles ont manquées d’exercices pendant longtemps, combien de temps ? Mais elles demeurent plus robustes que ses jambes, s’accrochant fortement à ce qu’elles tiennent.
Son regard glisse jusqu’à sa blouse blanche. Elle la trouve fade et laide, mais elle ne saurait s’imaginer porter un autre vêtement. Elle ne saurait dire s’il existe d’autres vêtements que cette blouse blanche. Le matricule épinglé sur sa poitrine attire son attention. CF-967. Qui est-ce ? Moi ? Probablement, sinon elle ne le porterait pas sur elle. Enfin, elle n’en sait rien. Elle ne saurait définir ce « moi » qui est le sien. Elle ignore qui elle est. Mais cette ignorance l’inquiète peu, voire pas du tout. Elle a vécu dans un rêve, elle a appartenu au vide si longtemps, son nom y avait si peu d’importance qu’elle l’a perdu sans regret. Elle ne pleure pas la perte de son nom. Il ne lui était rien lorsqu’elle était heureuse. Mais peut-être qu’il aura davantage d’importance dans ce monde où elle est tombée.
Quand elle sent quelque chose lui effleurer la peau, elle manque de crier. Sans réfléchir, elle tourne rapidement la tête du côté de l’épaule qui a été touchée. Un court instant, la peur s’empare d’elle à nouveau. Mais elle se dissipe aussi vite. Devant elle se tient un homme, et, étrangement, il ne l’effraie pas. Il est habillé de la même blouse laide qu’elle. Alors, naturellement, elle sent qu’il n’est pas un ennemi, mais plutôt un peu comme elle.
Elle l’observe. Premier semblable qu’elle rencontre. Sa vue ne lui est pas totalement revenue, mais il est suffisamment proche d’elle pour qu’elle puise clairement le distinguer. Son regard survole les contours de son visage. Mais déjà l’autre parle. Sa voix est un peu faible. Ce n’est pas sa langue à elle, elle ne le comprend pas vraiment. Mais elle en saisit tout de même vaguement le sens, elle comprend que l’autre se veut… amical ? Elle ne saurait trop dire. C’est étrange comme sensation. Mais pas désagréable.
Lorsqu’il prend sa main, elle a presque envie de la retirer. Mais elle se retient de le faire. C’est elle qui appelait faiblement à l’aide, elle ne va tout de même pas repousser cette aide enfin arrivée. Elle sent que ce serait illogique et stupide. Lentement, ses mains se détachent du support qu’elles avaient pris.
La position qu’il prend avec elle lui paraît bizarre, elle ne l’aurait pas imaginé. Elle regarde ses bras, puis leurs deux mains liées. Tant de proximité, c’est si nouveau, si soudain. Mais cela ne lui fait rien. Elle lève ses yeux vers son visage. Elle traduit un certain malaise chez lui, elle ne sait pas pourquoi, mais elle se dit qu’elle n’en sait rien et qu’elle se trompe sûrement. Il est plus proche d’elle que précédemment, elle analyse un peu plus son visage. Elle s’attarde surtout sur ses cheveux noirs, en particulier sur les quelques mèches bleus qu’il aborde, et elle se dit qu’elle les aime bien.
Ils doivent avoir l’air bizarre tous les deux, comme ça. Mais au moins elle est debout, elle tient, sans l’aide de son lit. Elle tremble moins.

– Merci, dit-elle naturellement. Et elle se demande si l’autre la comprend mieux que elle ne le comprend.

Ses yeux voient un peu mieux et, lorsqu’elle tourne la tête, elle distingue les autres. D’autres semblables en blouse blanche. Elle voit surtout un groupe. Il est assez éloigné alors il lui apparait encore flou. Mais elle voit clairement qu’ils se dirigent vers une porte.

– Là, dit-elle en désignant ce groupe du doigt. Elle veut que l’autre voie, comme elle, ce groupe qui leur montre un chemin.

Elle se demande si elle pourra marcher. Mais elle sait qu’elle le doit. Ses forces lui reviennent petit à petit. Elle a encore du mal mais une once d’espoir germe en elle. Elle sert un peu plus fort la main de l’autre, pour ne pas tomber et pour se rappeler qu’il est là. Pour se rappeler qu’elle n’est plus seule.



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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeMar 24 Juin 2014 - 14:34



Le premier jour du reste de ta VIE.

Étrange, particulier, bizarre. L'impression d'être dans un tout autre monde, de voguer dans une bulle jusqu'à la lune. C'est perturbant mais il essaye de ne pas y faire attention. Ne pas penser au passé oublié, et surtout pas au futur inquiétant. Ne parler que du présent. Tout se passe si vite, et si lentement à la fois. Il a l'impression que chacun de ses gestes prend une éternité de secondes, de minutes. Il a l'impression d'être dans du coton, coupé du reste du monde. Cependant un coton qui n'est pas doux, un coton âpre et acre qui gratte la peau, auquel on veut échapper. Il tient toujours la main fragile de la demoiselle blonde. Elle serre, un peu plus fort, il ressent la contraction mais la douleur ne vient pas, il est encore bien trop engourdi. Tant mieux. Elle se redresse à présent, il la regarde et un coin de lèvre se relève en une expression depuis longtemps abandonnée. Il est soulagé, il a pu aidé quelqu'un, elle a pu progresser. Alors lui aussi le peut, il n'y a pas de raisons qui prouverait le contraire.

Elle parle, encore. Et il ne comprend définitivement pas. Mais il pense, une fois de plus, capter le sens de ces sons inhabituels. Merci, n'est-ce pas ? Il pense, il se dit qu'elle doit être polie. Elle semble gentille, ou du moins pas méchante. Pas mauvaise. Il regarde un peu autour d'eux. Personne ici ne semble être perfide, car tous sont dans la même situation que lui, victime. Certains sont encore au sol, d'autres allongés dans leurs lits ''douillets''. Il se surprend à jalouser ces derniers, cependant un mouvement de la part de la jeune femme le fait se retourner vers elle. Il se solidifie pour lui servir d’appui véritable. Il l'observe alors qu'elle regarde la salle. Une mèche blonde passe devant son œil. Il se demande si ses cheveux sont aussi doux que les siens. Elle a un drôle de nez, comme un bec. Cependant ses yeux sont grands, presque immense. Il ne sait pas trop si il l'a trouve jolie ou non. Il croit que oui. Il ne se rappelle plus. Il a perdu ses repères.

Tout ce qu'il sait c'est qu'il veut la protéger, il s'est engagé. Et puis … et puis s'il avouait tout il donnerait une seconde raison. Il a peur. Peur de cette absence de souvenirs, de mémoire. Il craint d'être seul, il se demande si il oubliera de nouveau si elle part. Il n'est pas non plus parfaitement idiot. Il sait ce que signifie cryogénisation, mais il ne sait pas pourquoi il en est sorti, il ne sait pas ce qu'il fait là. Et d'ailleurs où-est-ce ''là'' ? Et toujours cette impression de rêver. Mais peu à peu il sent ses pensées refaire surface, son cerveau redevenir la machine à rouages qu'elle a toujours été. Il pense. Il réfléchit. Tout ce qui lui manque, c'est lui. Sa personnalité, son nom. AX-821. Ce n'est pas un prénom ça, et pire que tout, cela ne lui rappelle absolument rien. Peut-être que ceux qui l'ont emmenés ici ne savent pas non plus qui il est ? Peut-être qu'il ne retrouvera jamais qui il est. Alors il doit avancer, ne jamais plus se recroqueviller. Et dans cette nouvelle vie, peut-être pourra t-elle l'aider ?  Il l'a regarde à nouveau et elle parle. Encore un mot qui ne lui dit rien. Mais elle pointe son doigt dans une direction. Ici ? Oh.

Les gens prennent une direction, foule fantomatique. Ils suivent une flèche. Un signe que tout deux pourront comprendre. Il hésite. Que pourrait-il faire d'autre de toute façon ? Rien. Alors pourquoi pas. Il inspire fortement. Ses poumons le font souffrir, un peu. Il finit par tourner son visage tendu vers la jeune femme puis acquiesce. Le coin de sa lèvre remontant avec difficulté. L'esquisse à peine devinée d'un sourire maladroit. La main qui se trouve sur le bas du dos glisse pour que son bras l'entoure entièrement, la soutenant. Il hésite à lâcher l'autre main. Il délie patiemment les doigts puis écarte sa dextre doucement. Il la laisse tout de même près d'elle, il l'a laissera s'accrocher si elle le veut. Bien. Il faut avancer à présent. Un pas. Puis deux, trois et quatre. Leur petit système d'entraide à l'air de bien fonctionner. Parfait. Ils avancent donc et se positionnent à la fin de la file. Devant eux, des gens pleurent encore, d'autres lambinent alors que les derniers avancent sans y penser. Il se retourne. Ceux qui dorment encore, se réveilleront-ils un jour ? Il ne sait pas si il doit les plaindre ou les jalouser.
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeMar 24 Juin 2014 - 17:10



      


Sa vue lui est revenue en totalité, ou presque. Alors elle se plait à balayer du regard cette pièce étrange où sont regroupées toutes ces personnes. Les sanglots lui arrivent plus nettement. La douleur défigure le visage de certains d’entre eux. Elle voit un petit être recroquevillé dans un coin, un enfant ? Elle n’en sait trop rien. Elle regarde tout ce monde de loin, sans empathie, cette scène lui paraît presque irréel. Pourquoi tout ça ? Pourquoi ici ? Et surtout, elle voudrait savoir pourquoi elle y est mêlée.
Elle tremble moins, elle tient mieux. Le garçon aux mèches bleues est un bon appui, bien meilleur que l’appui qu’était son lit. Sans doute parce qu’il s’adapte à elle. Sans le regarder, elle le sent pourtant changer de position pour mieux se tenir, et mieux la tenir elle aussi, d’une certaine manière. Elle se sent en confiance, elle n’a plus peur : elle sait qu’elle ne tombera pas.
Elle reprend confiance en elle, aussi. Elle roidit ses jambes, elle se redresse encore un peu. Elle s’est relevée, elle est debout, elle est prête à marcher. Enfin, pas tout à fait, mais en forçant un peu, elle sait qu’elle y arrivera. Puis l’autre est là. Il la tient. Elle ne tombera plus. Tout va bien.
Le premier groupe a bien avancé, et d’autres l’ont suivi. D’autres semblables qui eux aussi s’élancent vers cette porte, cette sortie peut-être. Certains autres ne tentent pas cette action. Ils restent dans leur lit, ou au sol, immobiles ou tremblants, parfois en larmes. Certains ont l’air blessés, trop pour pouvoir tenter de sortir. Petites choses brisées. Comme elle au début. D’autres encore ne sont pas sortis de leur caisson, paupières fermées ils dorment encore. Et elle devine que personne ne viendra les chercher. Ils resteront là. C’est peut-être mieux. Elle ne leur souhaite pas de sortir de ce cocon si rassurant, si doux. A cette pensée, elle a un dernier regard pour ce lit où elle a eu un sommeil si agréable. Mais il lui est comme étranger, si identique à ceux des autres, et il n’est plus ce refuge.
Mais le temps n’est pas aux regrets. Déjà l’autre homme, son nouveau support, agit. Elle se tourne vers lui. Il acquiesce à ce qu’elle lui a montré, il est d’accord, ils avanceront. Un coin de sa lèvre esquisse un pâle sourire. Pas très réussi, mais suffisant. Elle a l’impression d’avoir une petite boule chaude au milieu de la poitrine, c’est réconfortant. Je ne suis pas seule, se répète-t-elle, comme pour nourrir son espoir. Elle devine qu’elle ne peut pas rester comme ça, à le regarder. Elle décide de lui rendre son sourire, de lui donner un peu de ce réconfort. Les deux coins de ses lèvres s’étirent. Elle n’est pas trop sûre de savoir comment faire. Elle les étire encore un peu, juste assez pour qu’il puisse voir qu’elle lui sourit, pas trop parce qu’elle n’ose pas.
Son bras entoure son dos. Nouveau support. Elle préfère celui-là. De sa main libre, elle se tient à son bras. L’autre main s’est déliée de celle de l’homme aux cheveux noirs. Elle demeure proche, elle servira à se rattraper. Ca a l’air d’aller. Il décide d’avancer et elle le suit. Ils font ensemble un premier pas hésitant. Puis d’autres. Et finalement leurs pas se font plus assurés. Ca marche. Ils marchent. Elle marche surtout. C’est comme une grande victoire. Elle se surprend à sourire, sans qu’elle l’ait voulu.
Ils se postent ensemble à la fin d’une file. D’autres suivent derrière eux.  Parmi les pleurs et les soupirs, certains trépignent d’impatience, et elle les comprend. Elle a hâte, hâte de sortir et de voir où ils se trouvent. Elle voit qu’il se retourne. Vers ceux qui n’avancent pas, ou qui sont encore endormis. Elle se demande s’il regrette, comme elle, d’être sorti de son sommeil. Ou peut-être qu’il les plaint, eux et ceux qui sont trop blessés pour les suivre. Il est venu l’aider elle, peut-être est-il altruiste, du moins serviable, peut-être souhaite-t-il aider les autres aussi. Elle lui aurait demandé si elle le comprenait. Mais il ne semble pas la comprendre non plus.
Et puis, la porte s’ouvre. Une voix retentit. Mais c’est à peine si on l’écoute. Tout le monde est bien plus intéressé par la porte. Certains la regardent d’un air ébahi, d’autres se précipitent pour traverser ce nouveau passage. On se précipite, on se bouscule, les coups manquent de tomber. Derrière eux, quelqu’un d’énergique les pousse pour passer devant, elle sent son épaule cognée par un autre et manque d’être renversée. Elle s’accroche à lui, son aide à elle, et le remercie silencieusement d’être là. Il lui aurait été horrible et insupportable de se retrouver à nouveau par terre.
Une sorte de lutte a commencé, une lutte pour la survie visiblement. Les sanglots ont cessé, les inaptes ont été laissés de côté. Il faudra être fort. Alors aussitôt, elle s’accroche un peu plus à lui. Elle fait d’autres pas avec lui. Il la suit sans encombre. Ils supportent cette foule pressée et angoissée.
Elle sent que ses jambes reprennent des forces, elle sent qu’elle arrive de mieux en mieux à marcher.
Alors elle sait qu’elle veut vivre.



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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeMer 25 Juin 2014 - 11:05



Le premier jour du reste de ta VIE.

Il n'a guère l'occasion de perdre son temps à pleurer les oubliés. Sont-ils déjà morts ? Ou se laisseront-ils mourir ici ? Peut-être quelqu'un viendra les chercher ? Il en doute. Il essaye de secouer sa tête, de droite à gauche, comme pour en faire sortir les pensées noires. Malheureusement la douleur lui vrille les tempes, à nouveau. Il grimace, ses dents grincent un instant. Au moins, la douleur lui ramène les pieds sur terre. Il regarde à présent droit devant lui et n'oubliera plus son chemin. Il semblerait que certains se battent presque pour passer. Quelque chose lui dit qu'il aimerait crier, leur dire de se taire et d'avancer, mais la force n'est pas encore là. Il espère qu'elle reviendra. En attendant, ils doivent passer, tous les deux, doucement, sur le côté. Si on ne les voit pas, on ne viendra pas les embêter. Les empêcher.

Il est tout de même surpris, atterré. La foule tout à l'heure si calme et presque impalpable est maintenant un brouhaha sans nom. Malheureusement si certains ont la force de se battre -ou du moins, d'agiter leur bras devant eux-, d'autres ne peuvent que crier et pleurer face à la situation. Il faut dire que l’expérience n'est pas facile à vivre. Peut-être quelques personnes se souviennent de détail ? Peut-être les a-t-on endormis pour les faire oublier quelque chose d'horrible ? Mais … peut-être est-il le seul à ne se souvenir de rien ? Il observe la jeune femme blonde, se dit qu'il aimerait bien avoir son nom. Peut-être qu'elle, le connaît. Peut-être qu'elle n'est pas cantonnée à une série aléatoire de lettres et de chiffres. Pourtant elle a un badge, elle aussi, sur sa chemise. Il ne peut pas le voir d'ici. Plus tard, sûrement, il pourra déchiffrer ce qu'il y est écrit. Pour l'instant, il faut passer la porte.

Et ce n'est pas tâche aisé. Dès le moment où la porte s'était ouverte, il y avait eu des bousculades. Et cela continuait. Il tient fermement le jeune femme, autant pour la retenir que pour s'aider. Cependant il semble que plus on essaye de les renverser, plus ils se tiennent droit. Ses jambes sont de plus en plus fortes et bien que l'équilibre ne soit pas tout à fait recouvert, il est sur de ne plus tomber. Alors ils forment une bulle, une bulle intouchable, qui avance en faisant fit des mouvements extérieurs. Bientôt, ils ont passés la porte. Enfin. La liberté. Ou presque. Ils se retrouvent dans un long, très long couloir. Tout le long de celui-ci, des chemins divers et variés. Les autres s'engouffrent à droite, à gauche. Partout à la fois. Jamais au même endroit. Il faut réfléchir, ne pas prendre la décision à la légère. Attirant la demoiselle à coter de lui, il se glisse dans un petit recoin, qui leur permet d'être plus ou moins tranquilles alors que les autres passent devant eux. Un petit rebord permettrait de s’asseoir, mais il refuse de le faire. Il sait tenir sur ses jambes, il va continuer comme ça. Il sent qu'il a besoin de bouger, de toute façon. Même si parfois, les ondes de douleurs reviennent.

Voilà. Tout le monde est sorti, la porte s'est refermée. Deux ou trois personnes errent dans le long couloir. Il essaye de ne pas penser à ceux derrière la porte. Il ne veut pas y penser. Alors il bouge à nouveau. Avec délicatesse il s'écarte de la jeune femme, gardant la main accrochée à son avant bras pour lui servir d’appui, au cas ou. Ses gestes sont lents et précautionneux, si il va trop vite, il risque de tomber lui aussi. Il respirer à nouveau, profondément. Malgré le fait que ses poumons le font souffrir quelque peu, cela lui fait du bien. L'air est plus clair ici, plus léger. Plus aseptisé aussi, semblerait-il. Il pose son regard brun sur le visage de la jeune femme. Elle avait sourit tout à l'heure. Ou du moins il lui avait semblé. Alors il essaye de réitérer l’expérience. Il croit que c'est un peu mieux, mais le tout ressemble plus à une étrange grimace.

▬ On est sauvé … pour l'instant.

Il avait oublié qu'elle ne le comprenait pas … au début. La fin de sa phrase était là justement parce qu'elle ne pourrait pas en prendre conscience. Ce n'était pas maintenant qu'il fallait être négatif. Il hésita un peu à continuer de parler. Peut-être que cela pourrait le soulager ? Mais il a mal à la gorge. De l'eau. Il leur faut de l'eau. En attendant il restera silencieux. Tant mieux, il n'est pas encore tout à fait réveillé. Un court instant, il veut demander à la jeune femme si elle voulait qu'ils restent ensemble. Mais il n'ose pas. Et si elle veut s'en aller ? Il a beau être un homme adulte, il a peur, il l'avoue. Ou du moins se l'avoue. Bien, il faut maintenant qu'ils trouvent un refuge, ou de l'eau. Ou des gens qui pourraient leur expliquer. Il regarde ce couloir. Comment se concerter ? Il se mordille un court instant sa lèvre inférieure puis capte le regard de la jeune femme. Il fait un geste lâche, dans la direction du couloir, comme pour lui dire ''Viens, on va là-bas''. Puis, peu sur de ses mouvements, il lève la main et à l'aide de son majeur et de son index, imite un bonhomme qui marche en direction du couloir. Il fait un pas vers celui-ci et tend sa main vers elle, en une dernière invitation.
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE   Le premier jour du reste de ta vie. || PRIVE I_icon_minitimeMer 25 Juin 2014 - 18:01



      


Elle est là, au milieu de cette foule agitée, et étonnamment elle ne la craint pas. Elle se demande si elle manque de jugement, si elle ne prend pas conscience du danger. Mais ces semblables pressés ne lui paraissent pas être un danger. Une chose agaçante peut-être, mais pas un danger.
Mais elle se tient fermement à l’homme aux mèches bleues, elle se sent plus forte au fur et à mesure qu’ils supportent, ensemble, les bousculades. Ils continuent d’avancer ensemble, comme ils peuvent. Ils s’avancent doucement, mais ses pas se font plus sûrs, et chacun d’entre eux est plus ferme, plus stable que le précédent. Tomber, elle ne se l’imagine même plus.
Ils passent finalement la porte, et c’est comme une nouvelle petite victoire. Elle se tourne vers lui un court instant, le regarde et lui sourit sincèrement. Elle voudrait lui dire sa reconnaissance, le remercier de l’avoir aidée à arriver jusque là. Elle voudrait lui dire sa fierté aussi, lui dire à quel point est satisfaite d’être parvenue à marcher, de n’être plus aussi faible qu’au début. Mais elle pense qu’il ne comprendrait pas si elle le lui disait. Et, de toute manière, elle peine à trouver les mots justes pour le dire.
Ils parviennent en fin de compte à un couloir qui lui paraît interminable.  Un couloir avec plusieurs chemins et plusieurs portes. Elle s’attendait à une sortie, elle se rend compte que ce n’est que le début. Il y a une certaine déception qui lui serre la gorge. Mais déjà les autres partent, ceux-ci suivent quelques chemins, ceux-là s’engouffrent dans différents passages ouverts par des portes. La foule se disperse et se dissipe très vite. Le jeune homme l’écarte de cette foule avec lui, ils se postent à l’écart. Elle imagine qu’il souhaite laisser le passage aux autres. Elle profite de cette mise à l’écart pour regarder plus attentivement le couloir. Il n’y a pas d’indication sur le chemin à suivre. C’est selon la pure volonté de chacun. Mais quelle voie prendre alors ? Il y a tant de possibilités et elle ignore laquelle est la bonne. Elle se demande si lui, il en sait davantage. S’il en a une idée, au moins.
Ils attendent que tout le monde ait choisi son chemin et soit parti. Ils font partis des derniers dans le couloir. La porte par laquelle ils sont passés s’est déjà refermée. Elle se demande si les inaptes ont réussi à passer, si les endormis se sont réveillés. Il y en sûrement encore beaucoup qui sont restés à l’intérieur. Elle se questionne sur ce qui va advenir d’eux.
Son compagnon décide d’avancer. Ils sont un peu moins proche, mais sa main demeure sur son avant-bras alors ça lui va. Elle se dit qu’elle peut peut-être marcher seule maintenant, mais elle ne veut pas tenter l’expérience. Pas tout de suite. Elle a encore besoin de lui. Il la regarde et elle a l’impression qu’il lui sourit. Elle se demande si c’est pour célébrer cette victoire, le fait qu’ils soient parvenus ensemble jusque là. Alors elle lui rend son sourire, timidement mais du mieux qu’elle peut. Il lui parle, elle ne le comprend toujours pas. Mais une nouvelle fois elle en saisit vaguement le sens, elle devine encore une fois un ton… amical ? C’est le seul mot qui lui vient à l’esprit.

– On a réussi, lui dit-elle doucement, elle voudrait dire plus mais les mots ne lui viennent pas.

Il ne la comprend sûrement pas, mais elle ressent ce besoin de lui parler. Elle espère qu’il saisit au moins un peu le sens de ses paroles. Il désigne le couloir, comme pour lui montrer le chemin à suivre. Avec ses doigts il fait un signe qu’elle comprend immédiatement. Elle acquiesce de la tête, elle accepte de suivre ce chemin qu’il lui propose. Il fait un pas devant elle et lui tend sa main, comme pour l’inviter à le suivre. Elle la saisit sans hésitation. Elle n’ose pas y aller seule, pas encore. Et de toute manière, ils ont bien fonctionné ensemble jusque là, elle veut que cela continue.
Encore un peu, au moins.
Alors ils poursuivent leur marche et plus ils avancent, plus elle se sent mieux. Elle se voudrait savoir comment le jeune homme se sent, lui, et craint un instant d’être un fardeau pour lui. Alors elle tente de se convaincre que, si jamais il est lassé de sa présence, elle saura le laisser tranquille, qu’elle saura être forte seule, d’ici là.
Au fur et à mesure qu’ils avancent, ils passent devant de nombreuses portes. Elle les regarde attentivement une à une, à la recherche d’un quelconque indice qui leur indiquerait la marche à suivre. Mais elles sont en tous points identiques. Alors, d’un commun accord, et sans avoir eu besoin de se le dire, ils choisissent ensemble une porte, leur porte. Alors qu’ils avancent, ils passent en revue chacune d’elles, se regardent et cherchent dans le regard de l’autre un acquiescement, une quelconque sorte d'accord. Elle ignore combien de temps ils passent ainsi, à choisir, mais elle préfère cette méthode au choix à l’aveuglette, même si dans les deux cas le résultat sera le même.
Finalement, il arrive devant une porte qui obtient leur approbation commune. Ils se regardent, elle fait oui de la tête, et cela semble lui convenir. Alors il saisit la poignée, l’abaisse et pousse la porte. Et un bref élan d’impatience et de curiosité s’empare d’elle.



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