Depuis quand elle erre dans cet endroit ? Elle ne sait plus, elle a oublié de compter les heures. Elle a dormi … une ? Non deux fois. Oui mais combien de temps ? Elle sais plus. NN-777 suit les lumières le long du couloir. Elle ne sait pas si un des autres lui a parlé de cet endroit. Elle n'avait pas envie de les écouter.

« T'as bien raison il font chier, sont casses noisettes et rébarbatifs. »

Elle acquiesce en silence. Elle a l'habitude des deux voix qui lui parle, mais a le sentiment qu'elles ne sont pas toutes la, qu'il y a un vide dans sa tête.

Enfin elle tombe sur une inscription. Elle figure sur une grosse porte tout en métal. A l'observer de plus prêt, la porte avait l'air de pouvoir se découper en deux en coulissant vers les deux extrémités de son cadre. Dessus il y a les mots  RMKDA. Putain c'est quoi ça RMKDA ?

Alors elle se met a chercher, comment on ouvre cette porte ?

« T'es sure de toi ? Un Hangar, ça donne par sur dehors ? »

Dehors, oui peut être, mais dehors ou ? Il lui semblait même pas avoir aperçut un hublot sur la coque de ce monstre de métal.
Soudain, la porte s'ouvrit et l'air autour de la rouquine lui parut être aspiré dans le vide sidéral, noir et épais de l'autre coté de la porte. Le tout faisait un horrible bruit de succion, écœurant ! Elle eu le temps de plaquer son corps malingre contre le métal de la porte, pour ne pas se faire attraper par ce trou, qui lui semblait être la gueule d'un monstre avide de chair pour se repaître.

« L'espace, je vais être entraînée dans l'espace ... »

Mais bientôt la pression se fit a nouveau normal et la demoiselle se laissa tomber au sol, essoufflée.

Lorsque le bruit de sa respiration se fit moins fort, la rousse put entendre des bruits de pas. Légers mais qui venaient dans sa direction. Mais pas depuis le hangar, depuis derrière elle.

« Qui va la ? » beugla NN-777 aux ombres.

Spoiler:

J’avais quitté la salle de réveil depuis quelques… heures ou minutes ? Le temps ne s’écoulait plus comme avant. Mais avant quoi ? Toujours cette étrange question, cette sensation de changement de mes habitudes, habitudes desquelles je n’ai aucun souvenir.
Plongée dans une sorte d’épais brouillard psychologique, je m’étais laissée porter par mes jambes au travers de couloirs inconnus. Les lumières étaient trop blanches, trop vives pour être naturelles et chaleureuses. Une chose était certaine en tout cas, j’étais étrangère à ce monde, à cet endroit. D’étranges signaux lumineux clignotaient en tout sens, des pictogrammes et des flèches semblaient vouloir me guider dans ce dédale aseptisé. Mais ma confiance était encore bien trop limitée pour pouvoir confier ma vie à cette signalisation tapageuse.

Toujours est-il que, peut importe le temps qui s’était écoulé et la direction que j’avais pu prendre, j’étais arrivée face à une unique porte blindée. Elle était encore loin devant moi, écrasante de supériorité face à une frêle silhouette qui se tenait à ses pieds. Je ne souhaitais pas encore être vue, préférant observer qu’être observée. Cette fois l’avantage serait pour moi, je pourrais peut être découvrir quelque chose au détriment d’une plus faible. C’était bon de voir les rôles s’inverser…
Puis soudain, un souffle puissant vient frapper mon visage en manquant de me renverser complètement. La jeune femme rousse qui se tenait devant la porte à présent ouverte s’accroche à la paroi alors que je redresse la tête, emmêlée dans ma longue tignasse et réprimant mon envie de vomir à présent revenue.
Une odeur de métal avait emplit le couloir, écoeurante. La jeune femme avait disparu de mon champ de vision et ma curiosité dictait à présent mes pas, c’est pourquoi je m’avançais vers l’ouverture béante et sombre qui venait de s’ouvrir.
Me faisant sursauter, une voix forte retentit : « Qui va la ? ». Je ne comprenais pas cette langue. Encore une fois j’étais tombée sur quelqu’un avec qui communiquer serait compliqué. C’était bien ma chance… J’aurais pu renoncer à ce moment là, céder à l’intuition qui me murmurait que c’était une perte de temps et prendre la fuite vers des gens aptes à me comprendre ou un peu de nourriture pour combler le trou dans mon estomac. Mais je suis restée. J’ai même avancé en parlant d’une voix que je voulais la plus assurée possible.

« I don’t speak your language. Who are you and what are you doing here ? »

Tournant à l’angle de la porte, j’avais tendu la tête pour apercevoir la personne qui avait parlé. La jeune femme était tombée, prostrée au sol et sa poitrine se soulevait rapidement, trahissant son inquiétude. Sur son badge, le code NN-777.
Décidant qu’elle n’était pas plus dangereuse que moi, je lui tendis la main pour l’aider à se relever. Mon regard ne pouvait plus s’arrêter de fouiller les environs, cherchant à percer les secrets des ténèbres environnants.

« What is this fucking place ?! If I find the son of a bitch who locked me in this terrifying building... »

J’étais sûre de trouver des choses qui ne me plairaient pas dans cet endroit. C’était une sorte de hangar, froid et rempli de secrets. A première vue du moins.

- "Je vous en prie aidez moi..."

Les lèvres rendue douloureuse par les gerçures dut à la soif, Elzia ne pouvait toutefois s'empêcher d'appeler au secours au moins de temps en temps. Peu être plus pour se rassurer au son de sa propre voix que par réel espoir que quelqu’un arrive. Peu être étaient-ils tous morts. La dizaine d'éveillés qui s'était ensuite séparés en deux groupes... En tous les cas au moins maintenant elle savait où elle était. L'espace. Et elle avait eu tout le temps d'y réfléchir, lorsqu'elle n'était pas inconsciente à cause de la douleur. La situation n'était pas sans une part d’ironie. Elle avait fuis au plus vite pour ne pas finir comme la blonde écrasée par un météorite et elle allait elle-même crever sous une pile de caisses ?

Situation stupide ! De lourdes caisses et du matériel mécanique la maintenait allongée sur le ventre et encrée au sol eux même apparemment cimentés à la paroi du hangar. Elle était juste en face de la porte blindée à quoi, une vingtaines de pas de sa survie ? Elle avait eu tout le loisir de l'observer cette porte. Ça faisait des heures qu'elle était coincée ainsi, voir peu être quelques jours même. Pour ce quelle en savait.

Lorsqu'elle avais ouvert cette porte elle n'avais pas une seule seconde pensée en arriver à ça. Déjà elle n'était alors même pas au courant que sa prison se trouvait être un vaisseau ni même qu'ils étaient dans l'espace. Alors lorsqu'elle fut aspirée dans la pièce alors plongée dans le noir complet elle ressentit la mort s’abattre. Pas de vie qui déroule devant ses yeux, juste la peur et l'intuition que ta fin est proche. Une douleur immense dans sa jambe et la lumière qui s'allume en même temps, digne d'une scène de cinéma. Plus d'aspiration heureusement. Mais cette douleur. Elle perdit connaissance, pour se réveiller plus tard dans la même position toujours prise au piège. Le grand hangar qu'elle put analyser de fond en comble étant son unique loisir, était à la fois pleins et vide. Remplis de caisse sans apparentes ouvertures, d'ateliers pour mécano et surtout un stock de petit engin à l'utilité plus que mystérieuse. Plus loin dans le fond de gros aéronef étaient garés. D'apparence relativement semblable à des chasseurs terriens, ils en différent toutefois largement. La même poussière noir tranchante qu'ils avaient dut esquiver dans le couloir était comme collée au mur tout autour d'elle et des caisses en un cercle quasi tracé au compas. Plusieurs petits cristaux de cette poussière étaient aussi plantés dans ses pieds ainsi que sur sa blouse largement en mauvais état.

La porte s'ouvrit alors. Enfin. Et un éclair de peur brilla sur le visage d'Elzia. La douleur fusa et les caisses tombèrent toutes sur elle laissant apparaître un trous béant destination espace. Le reste de poussière de la salle fut aspiré immédiatement en un nuage épais et mortel. Le tas de caisse plus lourd résista un moment avant de lui aussi finir par prendre la direction du vide. Alors. Le vaisseau réagis enfin et un espèce de champ bleuâtre coula entre la coque percée et le vide pressurisant en un éclair la salle. Les caisses retrouvèrent enfin le sol auprès du mur et Elzia put enfin se dégager en rampant vers la porte, avant de se retourner sur le dos haletante. Moitié riant, moitié pleurant.

- "Merde... j'ai... bien... crut que... c'était finit cette fois !" Dit-elle tout en tentant de récupérer un semblant de souffle.

Rahhh merde.
La nouvelle venue ne causait pas sa langue. Flute, zut et rezut. NN-777 leva les yeux vers la nouvelle venue. Elle lui tends une main, que la rousse N°1 attrape pour se redresser et par la même dévoiler son postérieur a la ronde.

« Saloperies de blouses, si on trouve de quoi se changer, faudra la brûler. »

La rousse frissonne. Voilà une troisième voix qui lui parle. Et celle ci lui fait peur, comme un croque mitaine qu'un craint quand on est enfant et qui guette les cauchemars pour nous éreinter une fois adulte.

De même la voix, ricana quand NN-777 posa les yeux sur la nouvelle. « Elle aussi on pourrait la faire brûler non ? Ça serait magnifique ! »

Heureusement, elle comprenait l'anglais alors elle répondit, dans son anglais hachuré et teinté d'un gros accent français : « It is not a bui-building, it is a space ship »

Et une autre voix, mais celle la pas dans sa tete mais dehors : « Merde... j'ai... bien... crut que... c'était finit cette fois ! » Putain mais pourquoi on lui causait toujours dans des baratins qu'elle pigeait pas. La Bleue en elle dansait la sarabande : « On brûle celle ci aussi ? Brûle, brûle, bruuuule … » Avant de disparaître dans un rire.

Alors elle se remit a genoux pour étudier la nouvelle venue. « Qui tu es ? » lui demanda-t-elle dans les quelques bribes de langue qu'elle possédait.