La bouche de métro m’avale. Et je file, je fuse. Les gens s’écartent sur mon passage. Je ne m’arrêterai pas ! J’irai jusqu’au bout. Les couloirs s’enchainent, se ressemblent. Mais je sais où je vais. Je sais jusqu’où j’irai. L’après reste à voir… Ça commence à peine à se dessiner dans ma tête. Ces esquisses me plaisent déjà ! Ce sera merveilleux. Je vous le promets. Et vous verrez que j’avais raison… Alors je serre un peu plus mon sac contre moi et j’accélère encore. Toujours plus vite. Toujours plus loin. Mais soudain, une silhouette jaillit devant moi. Je parviens de justesse à m’arrêter pour ne pas lui rentrer dedans. Avant de finalement m’apercevoir qu’il s’agit d’un de leurs fichus hologrammes… Celui-ci représente une jeune femme à la taille fine et à la poitrine plus qu’avantageuse. Je tente de la dépasser mais… Trop tard. Elle a déjà planté son regard dans le mien. Mon corps s’immobilise.  Mes pieds semblent s’enraciner dans le sol. Ma respiration même se suspend. L’apparition me sourit largement, laissant apparaitre sa dentition éclatante, et prend alors la parole :



La femme s’évapore comme elle est apparue. Rageusement, je réajuste mon sac sur mon épaule et trace ma route. Il n’y en a plus pour très longtemps… Bientôt tout ça sera fini… Bel et bien fini. Juste un souvenir. Comme un mauvais rêve. Mon sac pèse sur mon dos. Mais ça vaut coup. Car je sais, moi, que j’ai raison dans le fond. C’est vous qui avez perdu l’esprit ! Mes épaules souffrent. Combien pèse une telle charge selon vous ? Lourd, très lourd. Trop lourd pour moi. Mais la douleur fait partie intégrante du plan. Elle est nécessaire aux nobles objectifs. Je jette un regard à ma main droite. Et le mien est des plus nobles : faire sauter leur base de données. Effacer la marque de la Bête.