Jilian Break [WK-911]
Votre personnage Âge: 27 ans Langue maternelle: Anglais Langue(s) apprise(s): Russe, Allemand, Français, Italien (bribes)
| Sujet: Mes carnets (sans les ratures...) Mer 13 Aoû 2014 - 17:28 | |
| Quand je ne suis pas en train de jouer les fantômes sur la chatbox en me disant que je devrais bosser mon mémoire, j'écris... beaucoup même puisque j'ai l'espoir fou de pouvoir gagner quelques sous un jour grâce à ça. Un petit tout frais du coup : - Spoiler:
Home sweet home :
Combien la peau peut-elle contenir de vies ? Combien le même corps peut-il contenir d’identités ?
Je ne grandis pas je marche. Je ne vieillis pas je fuis. Sans un regard en arrière, continuer ma route. A chaque pas, j’ajoute une pierre au mur, à chaque rencontre j’ajoute une marque. Et bientôt je ne sais plus. Le petit Poucet n’a pas partagé ces cailloux avec Cassandre, la marche arrière est donc impossible. L’itinéraire a été perdu voilà bien longtemps.
Je ne sais plus à quel nom répondre. Je ne sais plus d’où je viens. Je remodèle mon histoire selon les besoins. Je cloisonne existence après existence, invoquant un apartheid absolu. Pourtant il est des retours à la case départ non sollicités qui forcent à l’arrêt. Je sens les fissures parcourir l’épiderme et mes yeux regardent ébahis le spectacle pourtant si prévisible. Cassandre l’avait promis et pourtant n’avait rien vu venir.
Un jour je me tromperai de nom comme certains se trompent de chemin. Je choisirai la mauvaise veine et la divine comédie s’écroulera. De ma peau les fissures ont gagné l’oreiller. Un grand cri dans un grand rire. Je ne savais pas quelle réaction choisir. Laquelle de toutes ces entités avaient la bonne réponse ? Dans quel miroir puis-je me regarder qui ne soit pas déformé ? L’oreille m’a appelée Cassandre l’autre nuit mais il s’est trompé, Cassandre est une autre. Encore une autre. Une autre parmi les autres.
Après tant d’années englouties, tant de chemins écumés, tant de noms épuisés, j’ai enfin trouvé une maison. Les murs n’ont de hauteur que ce qu’il faut pour échapper à l’Enfer. Mais si Pandore s’est endormie, Cassandre tremble encore. J’hésite. Pas de gommage pour les identités mortes. Un chemin ou un autre, un nom ou un autre. Et si aujourd’hui je sais où j’habite, je ne sais plus quel patronyme proposer. Ne reste que l’éternelle question : combien de temps encore avant que la peau n’éclate sous toutes les identités accumulées, mortes avant même d’être arrivées à maturité ?
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