Une gamine de 12 ans marchait d'un pas boiteux dans une rue dont les maisons et bâtiments furent détruits, dans une rue jonchait de corps sans vie, la plus part étaient de jeunes soldats, et de débris. Des feuilles s’envolèrent au grès du vent, des journaux et des affiches de propagande, la lumière du soleil qui trônait haut dans le ciel se reflétait sur des milliers d’éclats de verre, provenant sans doute de ses fenêtres qui n’avaient plus leurs places sur les bâtiments. Des voitures étaient positionné sur le côté, la plus part avaient les pneus crever. Dans certains appartements il y avait de l'argenterie éparpillée, quelques valise ici et là, ouvert, dont les vêtements et objets débordaient. Les murs ornait de balles et parfois rougit par le sang, traduisaient la violence des combats, ainsi que le reste de cette rue et toutes les autres qui compose la capitale.
Une horrible odeur y régna, un mélange d'urine, de sang et de la décomposition des morts sous le soleil de plomb, l'odeur de la mort.
Berlin, 1945, fin de la guerre, les russes avancent dangereusement et ne cessent de bombarder la capitale et d'utiliser l'artillerie lourde.
L’enfant qui marchait difficilement mesurait 1m45, elle avait des cheveux mi- longs, bouclés, de couleur caramel et elle avait des mèches blondes. La petite était vêtue d'une simple robe bleue, souillée par la terre et le sang, elle pleurait, appelant sa mère qui avait disparu. La petite fille tenait tant bien que mal son petit frère de 3 ans, blond aux yeux bleus, blessé par balles et qui avait perdu beaucoup de sang, elle aussi d'ailleurs, une balle l'avait touché à la jambe gauche. Elle hurlait désespérément le nom de sa mère, les larmes inondèrent ses yeux verts pour rouler sur ses joues pâles. Elle était perdue, fatiguait et la peur l'habitait, son petit corps tremblait à cause de l'épuisement et de la peur. En plus de cela, tout comme son frère, elle avait soif et faim.
La petite orpheline s'arrêta soudainement et tendit l'oreille, son souffle était court et elle cessa de pleurer, son petit frère ouvra difficilement les yeux et gémissait, une longue plainte qui traduisait sa douleur, se demandant tout comme sa sœur ce que c'était. Un bruit de moteur s'approcha d'eux et dans un tournant de rue apparut un char russe.
Horrifiée, elle fit demi-tour et courra, tenant fermement son petit frère, et sanglota de nouveau. Un obus explosa pas très loin d'elle, l'onde de choc la fit tomber, la terre se leva et trembla, des murs s'écroulèrent autour d'elle. L'enfant suffoqua à cause de la poussière qui c'était levé et qui retomba lentement sur elle, les bruits se firent sourds, un bourdonnement recouvrait ses bruits sourds, il était aigu, elle pouvait entendre son cœur affoler battre. L’enfant ouvra difficilement les yeux, battant des cils plusieurs fois, elle vit non loin d’elle une petite poupée, sans sourire, le regard sombre, froid, une poupée en porcelaine, une partie de son visage était briser et il lui manqué une jambe et un doigt. Elle lâcha un long gémissement, se relevant difficilement, elle passa une main sur son oreille, elle sentit un liquide chaud coulait lentement sur sa main, le sang perlait une partie de son visage, sortant d'une entaille allant de son oreille droite vers le bas de son œil mais elle ignora la blessure et marcha en titubant. Elle reprit lentement ses esprits, sa vue se fit parfois floue et elle chercha du regard son frère, tournant sur elle, perdue. Le petit garçon ne se trouvait pas loin d'elle, les yeux grands ouverts, un filet de sang s'écoulant de sa bouche, un mur broyait une partie de son corps, elle regardait son petit frère tremblant et remarqua la flaque de sang qui se forma, elle recula, sans pourtant déviait son regard de son frère qui agonisait et toussa, respirant difficilement. Et puis il cessa de tremblait et lâcha un dernier gémissement.
- Hanz ?
Sa voix était un écho, tremblante, un murmure venant de très loin, comme tous ces bruits autour d'elle, elle avait l'impression d'être dans une bulle, tous les mots étaient mâchés. Elle répétait plusieurs fois le nom de son jeune frère et petit à petit, elle put réentendre normalement.
Aucune réponse, aucune réaction, elle s'effondra en pleurer, appelant sa mère et son petit frère mort. Ce sont ces voix d'homme au fort accent russe qui la fit réagir, se tenant le bras ou le sang s'écoula d'une longue plaie et elle courut du mieux qu'elle put, sa jambe gauche traîner derrière, elle ne pouvait plus la lever sans que la douleur irradiait tout son maigre corps. Elle tourna dans une rue sombre et étroite pour ensuite se cachait derrière deux gros conteneurs où elle se mit en position fœtale, priant dieu de survivre, elle essaya de se calmer, de cesser de pleurait, elle sa main tremblante sur sa bouche de peur que sa respiration ne la trahît, les bruits de pas s'approchèrent, elle put deviner qu'il était seul, grâce à une petite ouverture, elle put seulement voir qu'il était russe, très grand, portant un manteau marron et une longue écharpe blanche. Il s'était arrêté et semblait chercher quelque chose ou plutôt quelqu'un, il allait partir, mais la gamine en reculant de peur de se faire voir, fit tomber une blanche en bois.
L'homme dont elle ne vit pas encore son visage s'arrêta, se retourna lentement vers les conteneurs et après un temps d'hésitation s'approcha, ces pas étaient lourd et lents, elle respirait de plus en plus vite et fort, alors elle put voir son visage quand le soldat russe passa un regard par-dessus les conteneurs. Il était bien bâti, un jeune homme aux cheveux blonds cendrés et aux yeux violets, il était souriant et semblait d'allure bon enfant et naïve. Mais il resta néanmoins impressionnant et intimidant. Elle le regardait avec de grands yeux, bouche bée, l'orpheline avait peur et elle était impressionnée.
- Как Вас зовут ?
Elle ne comprenait pas et referma sa bouche, ne pouvant plus détacher son regard vert de lui, la peur qui la tenaillait, la boule au ventre. Le russe poussa les deux conteneurs, elle recula encore plus et serra plus ses jambes contre son torse. L'homme russe se mit à sa hauteur et lui dit dans sa langue avec un sourire des plus enfantins :
- quel est ton nom ?
Instinctivement elle recula, elle était semblable à un lièvre apeuré, sur le point de se faire tuer part son prédateur. Elle remarqua très vite qu’il sentait le vodka, alcool que son père buvait durant des occasions et qu’elle n’aimait pas l’odeur. L’enfant se blottit plus contre le mur, espérant qu’une chose, d’être happait par le mur ou bien d’être invisible.
- F-Felicie. Dit-elle hésitante et d'une petite voix.
- Moi c'est Ivan, mais appelle-moi Russie, tu vas venir avec moi, da ?
Elle fit non de la tête tout en écarquillant les yeux, paniquée, mais malgré que la phrase soit interrogative, elle n'était pas une réelle question, Russie la prit dans ses bras, Felicie se débâtit en lui disant non, qu'elle ne voulait pas venir, mais il ne l'écouta pas, continuant son chemin. Felicie essaya de s’extirper de ses puissant bras, lui donna des coups de pied et tapait sur ses épaules, en hurlant de la lâcher, qu’elle ne voulait pas venir. Mais il l’ignora de plus belle, continuant son chemin, mais elle ne laissa pas tomber, elle continua de se débattre, de hurler, ils revenaient dans la rue principal et le russe s’approchait de plus en plus vers d’autres soldats dont elle n’avait pas du tout confiance. N’ayant aucunes autres idées pour se sauver, elle cria à l’aide, s’égosillant par la suite. Felicie cessa de se débattre voyant que cela ne servait à rien, elle revit le corps sans vie de son frère baignant dans son propre sang, l’orpheline enroula timidement ses bras autour de son cou, répriment un haut-le-cœur et nicha sa tête dans sa chaude écharpe, pleurant légèrement.
- Tu verras, tout se passera bien. Dit-il d'une voix enjouée.
Felicie ne fut pas pour autant rassurée et voulait retrouver sa famille, elle sanglota de plus belle à cette penser, elle n’avait plus de famille, elle était seule. Felicie tremblait de tout son être, elle ne pouvait plus contrôler ses larmes et ses plaintes, tenant désespérément les plis de l’écharpe d’Ivan qui resta indifférent, mais qui garda se sourire enfantin et pourtant elle le voit, elle voit que se sourire même ne présager de rien de bon.
- Je veux ma maman... Dit-elle entre deux sanglots.
Suite à ses mots, Russie lui caressait le dos pour la réconfortait tout en fredonnant l'air d'une berceuse et la chanta en russe. Felicie ne comprenait pas ses paroles, mais elle s'endormit lentement, bercée par la douce mélodie, oubliant presque un instant qu'elle n'avait plus de famille, que Berlin était détruit, que c'était la chute de son pays...
...La fin d'une utopie impossible, la fin d'un rêve qui avait si bien commençait et ce fut sans doute le commencement d'un cauchemar, le sien. Le calme profond s'installa et par la suite, les ténèbres, se demandant une dernière fois si elle vivra longtemps entre ses mains…